Kitsuke ou l'art de porter le kimono - Introduction et accessoires

Les articles sur le sujet sont déjà rares en langue anglaise, alors en français ! Pensez-vous !
Pourtant, lorsque je parcours les salons sur la culture japonaise, l'intérêt existe bel et bien. Et nombreuses sont les jeunes filles qui s'aventurent à porter le yukata ou le kimono comme elles peuvent.
Même si elles y prennent beaucoup de plaisir, j'imagine que certaines aimeraient approfondir leurs connaissances sur le port du kimono et honorer la tradition au mieux.

Je ne suis pas professeur de Kitsuke (l'art de porter le kimono), loin de moi cette prétention. Néammoins, je m'y intéresse depuis maintenant 10 ans (et je prend mon temps...)
J'ai attendu 3 ans avant d'acquérir mon premier kimono: je voulais bien étudier le sujet et ne pas acheter trop vite pour regretter après.

Première étape : s'informer.
Je n'ai pas encore trouvé de vrai professeur de kitsuke à Paris pour me guider.
Même si la communauté japonaise est bien représentée, je n'ai trouvé personne par internet. En revanche, par le bouche à oreille, j'ai pu avoir quelques pistes, mais on m'a souvent oubliée au moment de faire passer les coordonnées.
Ce n'est pas bien grave, les bases sont disponibles sur internet et j'ai repéré un cours de danse traditionnelle japonaise où je pourrais être formées de façon plus formelle quand j'aurai un peu de temps (et d'argent - gasp!)

Déjà, il existe plusieurs types de kimonos, qui vont marquer les différentes étapes de la vie d'une femme. Voici les principaux.
Le furisode, reconnaissable à ses très longues manches et ses couleurs vives, est le kimono de prédilection de la jeune femme adulte ( à partir de 20 ans) et célibataire. On le trouve parfois en noir, avec les motifs qui remontent sur les manches.

Vient ensuite le kimono de mariage, intégralement blanc.
En plusieurs partie, il est tellement onéreux à acquérir qu'il est dans les moeurs de le proposer à la location. Il généralement pourvu de sa pièce maitresse : l'uchikake, une sorte de sur-kimono empesé sur l'arrière et très richement décoré, que l'on peut trouver en différents coloris.



Une fois mariée, on passe au tomesode ou au houmongi, selon la circonstance.
Le port du tomesode, noir et richement décoré (uniquement en bas), est plus codifié que celui du houmongi, en couleur, qui se porte plus facilement à diverses occasions.
Les deux ont les manches courtes comparé au furisode.



Enfin, il y a le yukata : le kimono d'été en coton. Ce serait le kimono le plus simple à revêtir avec un peu de pratique.

Bien sûr, ma petite liste est loin d'être exhaustive et manquera cruellement de précision pour les initiés. Vous croiserez certainement d'autres noms de kimono selon l'époque, la matière et la technique qui leurs correspondent.

Pour ma part, mon choix s'est porté sur un kimono type houmongi que je n'ai pas pu porter tout de suite, car il me manquait la plupart des accessoires pour le porter. Il me fallait passer à l'étape N°2.


Deuxième étape : s'équiper.
Voici la liste des accessoires dont il faut s'équiper dans l'objectif de revêtir un kimono.
Ci dessous la photo de ma boîte à accessoires.



1/ Les sous vêtements : pas besoin de soutien gorge pigeonnant ou de culotte affriolante. Le port du kimono demande une silhouette épurée où la poitrine, les hanches et les fesses ne doivent pas être trop marquées, ce qui casserait la ligne du kimono et ferait plein de petits plis disgracieux.
Une brassière bien confortable et un shorty feront l'affaire.


2/ Les koshihimos : longues bandelettes de gaze de coton ou de soie, elles sont indispensables à la bonne tenue du kimono et pour soutenir temporairement les accesoires lorsque l'on revêt un kimono seule. Dans l'idéal, il faudrait en posséder 6.

3/Les "Sous-kimono" : ça à la même forme que le kimono et c'est en coton, sans col. C'est la première couche qui s'appelle hadajuban.
La deuxième couche s'appelle juban. Elle peut être pourvu d'un col fixe ou amovible (Eri) que l'on peut laver à part.
Le juban ou le han eri peuvent être équipés d'un chikara nuno qui vous aidera à maintenir le col correctement placé en arrière pour une belle mise en valeur de votre nuque. Je mettrai le détail en photos dans le tutorial de port de kimono que je prépare. Ce sera bien plus visible et facile à identifier.



4/ Le datejime : ceinture souple et plate. Elle se noue au dessus du juban, déjà maintenu par un premier koshihimo. A noter que la silhouette aura pu être préalablement "corrigée" par le placement approprié de petites serviettes dans ce premier koshihimo. Il existe le modèle à nouer et celui à "scratcher".

5/ Le kimono : la pièce maitresse, bien sûr, à laquelle vous assortirez vos accessoires. Je vous garde la surpise sur celui que j'utiliserai pour mon tutorial : )

6/ Le Obi : la ceinture. Longue de 350 à 600 cm selon les modèles.
Elle est le plus souvent en brocart de soie. Autant vous prévenir que si vous êtes seule pour revêtir votre kimono ce sera l'occasion de faire un peu de muscu. Les miennes font en moyenne 700g, mais à bout de bras en essayant d'ajuster sans cesse, cela devient vite sportif !

   

7/ Le Obimakura : appelé vulgairement "coussin", il sert de support pour la mise en forme du noeud qui sera réalisé avec le obi. Ces deux modèles sont pourvus de bandelettes à nouer : très pratique pour le maintenir en place.




8/ Le Obiage : il resemble à un foulard mais sert à cacher le obimakura. Il sert également de pièce de maintien pour le noeud du obi. Selon l'effet désiré, vous le montrerez plus ou moins dépasser de dessous votre obi pour attirer l'attention sur vous, que vous soyez célibataire ou mariée.

9/ Le Obi-ita : cette fine pièce d'apparence cartonnée et recouverte de tissus, sert à donner de la tenue à l'avant du obi. Ainsi, on évite les plis disgracieux.



10/ Le Obijime : cordelette plate ou ronde, c'est la touche finale sur le obi. Elle est le plus souvent en soie ou en satin. Un obijime rond sera considéré comme plus festif.



11/ Obidome : accesoire décoratif. C'est un peu comme un bijou à fixer sur le obi jime, mais ce n'est pas souvent utilisé. Il en existe de plusieurs sortes en métal, corail, perle ou verre.

12/ Autres accessoires :
On ne porte pas de kimono les pieds nus. En tout cas, à part avec un yukata, je n'ai jamais vu. Au mieux vous pourrez vous équiper de tabi en coton ou de tabi socks, beaucoup moins formelles et moins esthétiques. Ce n'est pas non plus le même prix.
Si vous êtes coquette, préférez les zori assorties à votre obi et à votre sac à main, plutôt que des getas ou soques en bois (cf. ci dessous).



Pour votre coiffure, il existe une multitude d'accessoires. Il n'y a qu'à surfer un peu sur le net ou visiter mes adresses en fin d'article : il y a de très belles pièces fines et discrètes à des prix très abordables. Nul n'est besoin de vous équiper d'ornements riches et encombrants comme les geiko (ou geisha). Mais c'est vous qui voyez !
Pensez juste à bien dégager votre nuque pour la coiffure. C'est tellement plus joli quand on porte un kimono.

Mes Adresses :

KAZE
11 rue François Miron
75004 Paris
Mon préféré : ils ne vendent pas de kimonos (ou seulement le tissus) mais la boutique fourmille d'accessoires en tout genre. Le plus : l'accueil chaleureux de la propriétaire qui n'hésite pas à répondre à toutes vos question et vous fait partager l'amour de son pays.

KIMONOYA
11 rue Pont Louis Philippe
75004 Paris
Ma solution de repli si je n'ai pas trouvé mon bonheur chez KAZE.

AOI/ Inspiri
De magnifiques pièces contemporaine confectionnées avec d'anciens kimonos. Une pure merveille.
Je les retrouve souvent à la Japan Expo, où ils vendent aussi des kimonos d'occasion à prix attractif, mais vous pouvez les contacter par mail : inspiri@free.fr
Et découvrir une partie de leur magnifique travail sur le lien suivant.
http://www.kay.book.fr/photos.htm


ICHIROYA FLEA MARKET
http://www.ichiroya.com/
Le marché au puces!!! Une vraie caverne d'Ali Baba. Inutile d'avoir plusieurs adresses. Tout se trouve sur ce site et à un prix raisonnable.

Bon shopping en attendant la troisième partie : revêtir le kimono.